L’incubateur de Dommar sauve 62 métiers traditionnels syriens de la disparition

Damas – SANA / Cela fait près de six ans, et l’incubateur de Dommar pour les arts traditionnels, avec ses 62 métiers traditionnels syriens variés et ses 35 centres d’enseignement et de formation pour jeunes hommes et femmes, continue à apporter soutien et matériels pour préserver, développer et promouvoir ces métiers, ainsi que les centres qui en relèvent.

L’incubateur et les défis dont il fait l’objet

Le directeur de l’incubateur, Louay Chako, a indiqué lors d’une déclaration au correspondant de SANA que l’incubateur fait face à plusieurs défis affectant ses principales missions : préserver l’identité syrienne et développer les artisanats. Parmi ces défis, on cite le risque de disparition de métiers anciens tels que le brocart et le verre artisanal, ce qui représenterait une perte pour une part du patrimoine et de l’identité syrienne.
Il a aussi souligné que les pratiques du régime déchu ont contribué au désintérêt des artisans, en poursuivant sécuritairement les jeunes talents, en imposant des obstacles à l’importation des matériaux nécessaires et en augmentant les droits de douane.

Le rôle des ministères dans le soutien à l’incubateur

Le directeur de l’incubateur a souligné l’importance du rôle des ministères dans le développement de l’incubateur, en augmentant ses compétences et en élaborant une vision économique intégrée. La responsabilité du climat favorable à la créativité artisanale incombe au ministère de l’Économie et de l’Industrie, tandis que le ministère du Tourisme est chargé de promouvoir et commercialiser les produits traditionnels, de protéger les droits de propriété intellectuelle des métiers et artisans, et de soutenir ces efforts via les ministères de la Culture et des Affaires sociales et du Travail, notamment en participant aux foires internationales.

L’incubateur et l’importation des matières premières

Chako a précisé que l’incubateur détient des licences commerciales, industrielles, artisanales et touristiques ainsi que des agréments pour les centres de formation et d’apprentissage artisanal, ce qui permet à l’artisan d’importer ses matières premières à moindre coût. Son efficacité sera renforcée grâce à l’application de l’accord énergétique, qui réduira les coûts de production.

Les produits de l’incubateur et le certificat de propriété

Le directeur a expliqué que ce qui distingue un produit traditionnel dans l’incubateur est la possession d’un certificat de propriété détaillant, entre autres, le nombre d’heures de travail, le nom de l’artisan, le pays de fabrication, et les matériaux utilisés. Ce certificat valorise le produit et sert de preuve d’authenticité pour le marché européen, facilitant l’achat d’objets de valeur traditionnels, et attire les investisseurs désireux d’acquérir des pièces authentifiées plutôt que de négocier directement avec les artisans.

Prêts pour les artisans de l’incubateur

Concernant l’octroi de prêts, Chako a indiqué qu’il y a une tendance prochaine à accorder des prêts soutenus par une banque aux artisans de l’incubateur, pour financer l’achat de matières premières, réaliser de grands contrats et participer à des foires internationales. L’incubateur peut garantir ces emprunts en ne retirant pas de matériel à l’artisan de l’incubateur jusqu’au remboursement du prêt.

Les artisans de la takiyya Sulaymaniyya et leur retour

Au sujet de la présence des artisans de la takiyya Sulaymaniyya, Chako a mentionné qu’auparavant, sous le régime déchu, une quarantaine d’artisans avaient été temporairement transférés de la takiyya Sulaymaniyya à l’incubateur, avec des ateliers attribués qui sont aujourd’hui fermés à cause de l’absence de la majorité d’artisans, ce qui a freiné ses objectifs en matière de formation et de production. Il prévoit toutefois que certains d’entre eux retourneront à la takiyya Sulaymaniyya dans le futur.

L’impact des accords sur l’énergie pour les artisans

Concernant l’impact des récents accords d’investissement énergétique avec des sociétés mondiales, Chako a fait savoir qu’ils auront une influence importante sur la situation des artisans syriens, notamment dans la réduction des coûts d’électricité et de carburant, ce qui facilitera le travail dans les petits et moyens ateliers et encouragera leur productivité, surtout dans un contexte économique difficile.

Importance de la préservation du patrimoine artisanal

De son côté, l’artisan Khaled Misbah Al-Sakka a souligné le rôle crucial de l’incubateur dans la préservation de l’habit traditionnel de Damas, qui remonte à plusieurs décennies. Il a évoqué que l’habit traditionnel arabe reflète un patrimoine riche, en valorisant l’originalité des couleurs et des motifs. Il insiste sur le fait qu’en dépit du temps passé, cette tradition est conservée avec authenticité.

Il invite les citoyens à visiter l’incubateur pour découvrir les métiers qu’elle abrite et ses productions, en soulignant la bonne qualité et le prix abordable des produits artisanaux par rapport aux marchés locaux.

Les artisans de cuir et leur savoir-faire

De son côté, l’artisan Bassam Sidaoui, maître en cuir, a indiqué que son métier, très ancien, transmis de génération en génération, est aujourd’hui enseigné aux jeunes pour éviter sa disparition. Il précise que ses activités incluent la fabrication de chaussures, de sandales, de sacs, d’accessoires, de ceintures, de tapis et de textiles, faits à la main à partir de cuir de mouton, de chèvre, de bœuf et de chameau.

Il a affirmé que l’incubateur, depuis sa création, veille à soutenir les métiers traditionnels et populaires, en accueillant les artisans innovants et en leur apportant le soutien nécessaire pour continuer leur travail, tout en mettant un accent particulier sur la formation pour transférer le savoir-faire entre les générations.

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A.Ch.

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