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Souaida – SANA / L’ancienne ville de Chahba n’est pas seulement un site archéologique au sud de la Syrie. C’est l’histoire d’une civilisation sculptée dans la pierre de basalte et d’un héritage de gloire romaine que l’empereur Philippe l’Arabe a réécrit dans sa ville natale.
L’ancienne ville de Chahba se dresse fièrement au cœur du gouvernorat de Souaida, pour témoigner son histoire ancienne et son génie technique. Ses arts architecturaux, sa mythologie grecque et son identité arabe se mélangent dans une mosaïque de beauté unique. Dans cet article, nous allons plonger dans les détails de cette ville antique et découvrir ses secrets au milieu de ses ruines.
Le site de la ville archéologique de Chahba
L’ancienne ville de Chahba est située à environ 85 kilomètres au sud de la capitale Damas et à 18 kilomètres au nord de la ville de Souaida. Elle est l’une des villes archéologiques les plus importantes du pays, dont les racines remontent au troisième siècle après JC, lorsque l’empereur romain Philippe qui y est né, l’a transformée en une ville romaine à part entière et l’a nommée « Philippopolis ».
Le site de la ville archéologique de Chahba se distingue par sa géographie unique, car elle est située sur une colline de Jabal al-Arab avec des pierres de basalte noires, et entourée de hauts plateaux de tous côtés, ce qui lui confère une nature pittoresque et un climat particulier, modéré en été et froid en hiver, ses pentes sont couvertes de neige dans un paysage qui allie beauté naturelle et profondeur historique.
Cette ville n’était pas seulement un produit de l’époque romaine. Son peuplement remonte à des milliers d’années. Les recherches archéologiques ont montré que les humains habitent cette terre depuis l’âge de pierre, utilisant ses grottes naturelles comme abris.
Au fil du temps, de nombreuses civilisations se sont succédées dans la région, laissant leur empreinte, des Grecs et des Macédoniens aux Byzantins et aux Nabatéens, avant que Chahba ne tombe sous l’influence de l’Empire romain au premier siècle après J.-C., ouvrant un nouveau chapitre de sa riche histoire.
Après son intronisation sur l’Empire romaine et poussé par la fierté et l’appartenance, Philippe décide de transformer sa petite ville en une ville romaine à part entière portant son nom, la nommant Philippopolis qui se distingue par son style architectural exceptionnel.
Les mosaïques qui ornaient les sols des palais et des temples de l’ancienne ville de Chahba représentaient des scènes de la mythologie grecque, comme l’histoire d’amour entre Arès et Aphrodite.
Sites archéologiques de la ville de Chahba
Nichée parmi les fières montagnes de Souaida, l’ancienne ville de Chahba a laissé derrière elle certains des plus beaux monuments architecturaux du monde, dont:
Théâtre romain
Le théâtre romain de l’ancienne ville est considéré comme l’un des sites archéologiques les plus importants de la ville. Il peut accueillir environ 3 500 personnes. Construit en pierres de basalte noires, il présente un design classique qui reflète le style des théâtres romains traditionnels, avec des terrasses semi-circulaires et une montée progressive des sièges. Il constitue un témoignage vivant de la vie sociale et intellectuelle de cette époque.
Grands Bains
Les grands bains de Chahba sont situés sur le côté est de la rue principale qui divise la ville en deux parties. Ils sont situés au sud-est de la place centrale de la ville.
En entrant par l’entrée principale, vous trouverez trois salles principales. La première est la grande salle de réception, suivie de la salle du milieu, qui se ramifie en salles de bains circulaires, entourées au nord par une salle dédiée à l’air chaud.
Le système d’approvisionnement en eau des Grands Thermes était complexe et élaboré. Malgré le passage du temps, des traces de ces aqueducs sont encore visibles dans la ville près des Grands Thermes et également à l’extérieur des murs.
Une histoire populaire raconte que la ville a pu résister au siège grâce à un aqueduc qui l’approvisionnait secrètement en eau.
Circuit romain et musée Chahba
Lors de fouilles menées en 1962 dans la partie sud-est de l’ancienne ville de Chahba, une cour romaine construite en pierre de basalte a été découverte. Il était autrefois utilisé comme jardin et comme entrepôt pour les récoltes.
Ce qui a attiré l’attention à l’intérieur de ce bâtiment, c’est la découverte de quatre panneaux de mosaïque, époustouflants par leurs couleurs et leurs détails, considérés parmi les plus magnifiques jamais trouvés dans la région. Cette découverte exceptionnelle a incité la Direction générale des antiquités et des musées syriens à décider de préserver les panneaux à leur emplacement d’origine.
Le musée archéologique de Chahba contient 28 salles présentant des panneaux de mosaïque représentant la mythologie grecque et romaine. En outre, le musée comprend des peintures représentant des déesses telles qu’Aphrodite et Arès.
Le musée abrite également une collection diversifiée d’objets, notamment des statues en pierre et des pots en poterie, ainsi qu’une sculpture représentant la tête de l’empereur Philippe l’Arabe.
Temples et bâtiments publics
Les temples de l’ancienne ville de Chahba sont considérés comme l’un des plus magnifiques témoignages vivants de la grandeur de l’architecture romaine dans le sud de la Syrie. Les plus importants d’entre eux sont peut-être: Le Temple Impérial (Al-Kalibah), le temple hexagonal, le Temple funéraire (Philippeion).
Ainsi, l’ancienne ville de Chahba reste plus que de simples ruines silencieuses. Il s’agit plutôt de pages vivantes d’une grande histoire. Entre ses rues droites, ses temples imposants et ses ponts anciens, se révèle la vision d’un empereur qui aimait sa terre et la transformait en un chef-d’œuvre immortel.
Chahba à présent
Aujourd’hui, la ville de Chahba est connue comme une ville animée, en raison de son emplacement, qui en a fait un centre pour un certain nombre de localités et villages dans le gouvernorat de Souaida.
La ville a connu un développement urbain et commercial, qui s’est manifesté par un certain nombre de bâtiments modernes et de villas résidentielles luxueuses. On y a également vu la propagation d’un certain nombre de magasins et de centres commerciaux, ainsi que des centres culturels, des écoles pour tous les niveaux et des centres de services de santé, sociaux et scientifiques, en plus des départements gouvernementaux.
L.Arfi
