Campagne de Damas – SANA / Des artistes du rassemblement « Tarakum » ont organisé une exposition dans l’ancien centre de contrôle des drogues de Jaramana, dans la campagne de Damas, comprenant des sculptures et des peintures, dont certaines abordaient la tragédie de la toxicomanie, un commerce lucratif pour l’ancien régime, tandis que d’autres décrivaient la souffrance des détenus dans ce centre.
L’exposition, est parrainée par le ministère de la Culture dans le cadre du projet « Pharmakon State ». Le mot vient du grec signifiant « poison » et « remède ».
Il s’agit du Captagon, que l’ancien régime fabriquait et promouvait, à l’intérieur et à l’extérieur de la Syrie à travers de nombreux réseaux de milices et de contrebandiers pour lever des fonds et financer sa guerre contre le peuple syrien.
Dans ce bâtiment terrifiant, qui devrait être un centre de réhabilitation pour les drogueurs, et non un centre de torture, a été rempli d’artistes qui ont accumulé leur créativité.
Dès l’entrée, vous constatez des mannequins représentant les membres des forces de sécurité de l’ancien régime, portant leurs matraques, leurs casques et leurs boucliers. On passe ensuite à la section des stylos, où l’on est étonné par les milliers de rapports et de documents de sécurité, avec la chaise de l’officier enquêteur.
Vous verrez également dans la section du chef de branche des mannequins de deux jeunes hommes, agenouillés, les mains liées derrière le dos, la tête écrasée sous une meule posée sur une table.
Dans la section pénitentiaire, où étaient réparties les cellules des détenus, les artistes ont présenté leurs œuvres, dont des peintures et des sculptures, représentant la souffrance et les tragédies des détenus, à partir du fléau de la toxicomanie, à la vision négative d’eux, jusqu’à leur torture aux mains des services de sécurité de l’ancien régime, qui en même temps promouvait la drogue à grande échelle.
Le directeur du groupe Tarakum, l’artiste visuel Khaled Baraka, a expliqué à SANA que le projet Pharmakon State a été le premier fruit du groupe Tarakum, qui comprend un groupe d’artistes visuels. La vision du groupe est d’activer des espaces alternatifs et d’inverser la manière stéréotypée avec laquelle l’ancien régime traitait l’art, le limitant aux aspects de divertissement et de décoration, et le vidant de sa valeur sociale et politique.
Le directeur du groupe Taramuk a ajouté que l’idée du projet s’inspire d’un style artistique engagé, répandu dans le monde entier. C’est pourquoi le Centre de contrôle des drogues de Jaramana a été choisi pour contribuer à la lutte contre ce fléau en reconnaissant son existence, en le diagnostiquant et en lançant des campagnes de sensibilisation fondées sur le principe que les patients sont des victimes, et non pas des criminels.
Le projet Pharmakon State, auquel participent des organisations et des institutions de la société civile, se poursuit tout au long du mois en cours et comprend de nombreux séminaires, des ateliers théâtraux, des performances cinématographiques, des activités musicales, ainsi qu’une marche environnementale.
Parmi les films projetés dans le cadre du projet figure le documentaire de la BBC « La Syrie sous l’emprise du Captagon », qui documente le trafic de drogue sous l’ancien régime du chef criminel Bachar al-Assad et son frère Maher, et leur dépendance totale à ce trafic pour assurer leur survie, en leur apportant 5 milliards de dollars par an.
L.Arfi